La chirurgie ?

Lorsque le pied plat se décompense en devenant symptomatique, il convient d’envisager la chirurgie à l’issue du traitement médical sans trop tarder.

Au début, on privilégera un traitement conservateur pour traiter les pieds plats c’est à dire sans blocage d’articulation (arthrodèse).

Parmi les techniques conservatrices, on retrouve :

– L’ostéotomie de translation médiale du calcanéum (on décale le talon en dedans pour qu’il se place sous l’axe de la jambe),

 osteotomie de translation interne de calcaneum vue latérale chirurgie pied plat Docteur Cyril PERRIER CHIRURGIE PIED CHEVILLE PCNA NANTES SAINT HERBLAINosteotomie de translation interne de calcaneum vue retrotibiale chirurgie pied plat Docteur Cyril PERRIER CHIRURGIE PIED CHEVILLE PCNA NANTES SAINT HERBLAINosteotomie de translation interne de calcaneum vue de face chirurgie pied plat Docteur Cyril PERRIER CHIRURGIE PIED CHEVILLE PCNA NANTES SAINT HERBLAIN

– L’arthrorise par la mise en place implant dans le sinus du tarse (on met un implant entre le talus et le calcanéum pour rechausser le talus sur le calcanéum).

implant sous talien chirurgie pied plat Docteur Cyril PERRIER CHIRURGIE PIED CHEVILLE PCNA NANTES SAINT HERBLAINMise en place implant sous talien chirurgie pied plat Docteur Cyril PERRIER CHIRURGIE PIED CHEVILLE PCNA NANTES SAINT HERBLAINimplant sous talien et réparation du tendon tibial postérieur avec transfert du fléchisseur des orteils chirurgie pied plat : vue radiologique Docteur Cyril PERRIER CHIRURGIE PIED CHEVILLE  PCNA NANTES SAINT HERBLAIN

– L’ostéotomie d’allongement du calcanéum ( intervention d’Evans) avec une interposition d’une greffe sur le bord externe du calcanéum pour ramener l’avant pied en dedans. Cette greffe osseuse pourra être prélevée sur une des crêtes iliaques antérieures au niveau du bassin.

-De maniére isolée ou associée au gestes osseux décrits ci-dessous, il peut être envisager de réaliser

  1.  une réparation du tendon tibial postérieur.  Cette réparation du tendon tibial postérieur se fait par suture directe ou par renfort avec transfert du tendon fléchisseur des orteils.                                                                                                               Associée à une ostéotomie de translation du tendon tibial postérieur il s’agit d’une intervention dite de Myerson,
  2. et/ou une réparation par plastie du Spring Ligament ( entre le talus et le naviculaire en plantaire et interne),
  3. et/ou un allongement du tendon d’achille.

Dans les formes évoluées, le pied et/ou la cheville présentent des laxités articulaires anormales ou une arthrose.  Le traitement devient plus complexe avec le recours à des blocages articulaires (= arthrodèses) plus ou moins importants pour corriger les axes du pied.

Parmi ces blocages (= arthrodèses) on retrouve:

– L’arthrodèse talonaviculaire (entre le talus et le naviculaire), 

– L’arthrodèse du couple de torsion en fixant 2 ou 3 articulations ( entre le talus et le calcanéum, entre le calcanéum et le cuboïde et entre le talus et le naviculaire), 

– Parfois le blocage peut être plus important, bloquant plusieurs articulations du médio et de l’arrière pied ou même de la cheville (entre le talus et le tibia).

Ces arthrodèses peuvent être réalisées en ouvrant par une incision ou par arthroscopie dans certains cas. Le matériel utilisé comportera selon le cas des vis, des agrafes ou des plaques.

Qu'est ce que je risque ? Quelles sont les complications ?

La liste ne peut être exhaustive et ne rapporte que les complications les plus fréquentes. Elles varient aussi selon le terrain (augmentées chez les diabétiques, les fumeurs, les patients souffrant d’une mauvaise circulation veineuse et artérielle …)

En plus des complications inhérentes à toute chirurgie il existe des complications spécifiques au traitement chirurgical des pieds plats.

Au cours de l’intervention :

La qualité osseuse propre à chacun rend parfois difficile la fixation des différentes coupes osseuses contrariant les plans chirurgicaux.

La reprise de l’appui sera différée à 6 semaines.

Après l’intervention :

  • Au cours des 6 premières semaines

Le débricolage du matériel ou les fractures post opératoires sont rendues possible par la fragilité de votre os après la chirurgie. Celle-ci se surajoute à une fragilité peut-être déjà préexistante. C’est pour cela qu’une botte en résine vous a été réalisée, elle permet d’éviter les traumatismes et diminue les contraintes durant la période de consolidation osseuse.

L’hématome, est favorisé par certains médicaments et des troubles de la coagulation sanguine. Il favorise d’autres complications comme les troubles cicatriciels, l’infection, la raideur et l’œdème. Il ne nécessite que rarement une reprise chirurgicale pour évacuation et cède aux glaçages répétés et à la surélévation.

Les troubles de la cicatrisation. Ils peuvent nécessiter une reprise chirurgicale en cas de risque d’infection jugé trop important par votre chirurgien.

  • Après les 6 premières semaines

L’œdème (le gonflement) et la raideur sont des suites presque normales de ce type de chirurgie mais varient de façon très importante d’une personne à une autre. Plus la chirurgie est complexe plus ces 2 complications augmentent. Pour diminuer au maximum leur apparition il faut respecter scrupuleusement les consignes fournies par votre chirurgien (cf. « éviter l’apparition de l’œdème » et « auto rééducation »). La disparition complète de ces symptômes peut parfois être longue (6 à 12 mois).

Les pseudarthroses (absence définitive de consolidation) et/ou retards de consolidation. Ce risque est loin d’être minime. On le retrouve dans 10 à 20 % des blocages de médio et arrière- pied.

La nécrose osseuse. Il s’agit de la mort d’un os par atteinte de sa vascularisation.

  • Après la première année

L’arthrose et la récidive de la déformation.

Et après, qu'est ce que je peux faire ? Qu'est ce que je dois faire ?

Les suites opératoires sont longues sur ce type de pathologie. Elles varient en fonction de l’importances des gestes réalisés et de l’importance de la déformation en pied plat initial.

L’appui sera interdit pendant 6 semaines avec l’utilisation de cannes anglaises et d’un traitement anticoagulant de couverture.

Une prise en charge rééducation sera mise en place

 

 

 

Quelles suites puis-je espérer ?

Plus la déformation est importante moins le résultat sera favorable.

A titre d’exemple voici quelques données:

  • Si l’intervention est une simple réparation du tendon tibial postérieur on peut espérer 90% de bons et très bons résultats sur la douleur et une préservation de la fonction du tendon dans plus de 80 % des cas,

pied plat valgus avant chirurgie Docteur Cyril PERRIER CHIRURGIE PIED        pied plat valgus après chirurgie Docteur Cyril PERRIER CHIRURGIE PIED

  • Si l’intervention nécessite un transfert du tendon fléchisseur des orteils on peut espérer un bénéfice sur la gêne douloureuse dans 75% des cas mais une correction limitée de la déformation,
  • Si l’intevention comporte une ostéotomie de translation interne du calcanéum on peut espérer une amélioration des axes du pied dans 50 à 90% mais il persiste souvent un inconfort,
  • Si l’intervention comporte une arthrodèse on retrouve 67% de résultats satisfaisants sur la  douleur et  la correction  des axes est souvent partielle, 
  • Enfin si l’intervention présente une ostéotomie d’allongement du calcanéum la restauration de la hauteur de l’arche interne  est de l’ordre de 60 %  avec un risque d’évoltution arthrosique.

 

Questions fréquentes ...

Faut-il m’opérer ?

Cela dépend de différents facteurs :

  • L’âge
  • Les comorbidités associées : TABAC, DIABETE, mauvaise circulation …
  • Les objectifs fonctionnels et sportifs
  • Le travail

Tous ces critères vont permettre à votre chirurgien d’envisager la meilleure solution pour vous.

Quel type d’anesthésie vais-je avoir ?

Tout est envisageable, il n’y a, à ce jour, aucun consensus dans la prise en charge anesthésique pour ce type de chirurgie. Tous les types d’anesthésie sont possibles :

  • L’anesthésie générale
  • La rachianesthésie (seulement les jambes)
  • L’anesthésie locorégionale (seulement le pied et la cheville)

L’anesthésie la plus adaptée à votre cas vous sera proposée par l’anesthésiste au cours de la consultation préopératoire.

Est-ce que ça fait mal ?

La chirurgie du pied plat a fait de nombreux progrès depuis une dizaine d’année.

Bien souvent cette chirurgie sera sur une hospitalisation de courte durée car la douleur est modérée. La douleur est une notion très subjective (propre à chacun) raison pour laquelle il est très difficile de répondre à cette question. Toute chirurgie est douloureuse (il s’agit d’une agression pour l’organisme) mais il existe de nombreuses méthodes afin de prévenir cette douleur :

  • En péri opératoire des compléments d’analgésie peuvent être réalisés (infiltration d’anesthésiques locaux, blocs ou mise en place de cathéters …)
  • Prendre à titre systématique le traitement antalgique prescrit notamment les 5 premiers jours. Il ne faut pas attendre d’avoir mal car il est plus facile d’empêcher la douleur d’arriver que de la stopper une fois survenue.
  • Prendre le traitement anti-inflammatoire associé pendant les 5 premiers jours.
  • Respecter les consignes permettant d’éviter l’apparition de l’œdème (effort inadapté, position pied pendant, surélévation systématique du pied …)

Est-ce que je dois envisager une convalescence ?

NON, le port de la botte en résine sans appui ne rend pas obligatoire cette convalescence.  Le premier mois des aides pour les déplacements habituels (courses et autres) sont parfois à prévoir.


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