La chirurgie ?

La chirurgie des griffes d’orteils est, contrairement à ce que nous pouvons penser, une chirurgie difficile. En effet un geste unique ne va pas permettre de corriger cette déformation, le chirurgien devra associer plusieurs gestes sur différentes structures pour obtenir un résultat satisfaisant. Il utilisera donc selon les cas une association de gestes osseux, capsulaires et/ou tendineux. Dans certaines déformations importantes, une articulation de l’orteil pourra être fixée en position « allongée » afin d’obtenir une correction durable dans le temps.

Cette chirurgie est réalisée au bloc opératoire  et dure entre 15 et 45 mn selon la technique choisie.  Cette chirurgie pourra consister en:

     – Un allongement percutané des tendons fléchisseurs ou extenseurs des orteils

     – Des ostéotomies percutanées des phalanges et/ou des métatarsiens

     – Des résections articulaires entre les phalanges

     – Une arthrodèse interphalangienne (fixation définitive de l’articulation en bonne position)

     – L’utilisation de matériel spécifique ( broches ou implants )

 

Pour choisir la technique la plus adaptée, il faut mener un examen clinique rigoureux. L’expérience du chirurgien est importante. L’origine de la griffe est parfois liée à une déformation du premier rayon (hallux valgus) qui entre en conflit avec le 2 ème orteil. Dans ce cas de figure, il faudra impérativement associer un geste sur le 1er orteil sous peine de récidive rapide (cure chirurgicale d’hallux valgus).

 

 

Qu'est ce que je risque ? Quelles sont les complications ?

La liste ne peut être exhaustive et ne rapporte que les complications les plus fréquentes. Elles varient aussi selon le terrain (augmentées chez les diabétiques, les fumeurs, les patients souffrant d’une mauvaise circulation veineuse et artérielle …)

En plus des complications inhérentes à toute chirurgie il existe des complications spécifiques à au traitement chirurgical du syndrome du 2 ème rayon:

  • Au cours du premier mois

L’hématome, est favorisé par certains médicaments et des troubles de la coagulation sanguine. Il favorise d’autres complications comme les troubles cicatriciels, l’infection, la raideur et l’œdème. Il ne nécessite que rarement une reprise chirurgicale pour évacuation et cède aux glaçages répétés et à la surélévation.

Les troubles de la cicatrisation, brulures. Ils peuvent nécessiter une reprise chirurgicale en cas de risque d’infection jugé trop important par votre chirurgien.

  • Après le premier mois

L’œdème (le gonflement) et la raideur des articulations métatarso-phalangiennes sont des suites presque normales de ce type de chirurgie mais varient de façon très importante d’une personne à une autre. Pour diminuer au maximum leur apparition il faut respecter scrupuleusement les consignes fournies par votre chirurgien. La disparition complète de ces symptômes peut parfois être longue (6 à 12 mois).

Les pseudarthroses (absence définitive de consolidation) et/ou retards de consolidation. Ils sont rares, surtout lors de l’utilisation de techniques mini-invasives.

La nécrose osseuse. Il s’agit de la mort d’un os par atteinte de sa vascularisation.

 

Et après, qu'est ce que je peux faire ? Qu'est ce que je dois faire ?

Les suites opératoires immédiates de votre intervention doivent respecter un certain nombre de consignes  post-opératoires:

  • La chaussure de décharge de l’avant pied est portée pendant environ 3 semaines / 1 mois. 
  • Il convient de marcher sans cannes et de reprendre une marche en appui complet (en évitant la marche sur le bord latéral)

Vous devez surtout impérativement respecter les recommandations générales après chirurgie de l’avant pied. Cela va permettre d’accélérer la récupération et de diminuer les douleurs post opératoires

Quelles suites puis-je espérer ?

L’objectif à terme est la disparition des douleurs et de la gêne au chaussage. La vitesse de récupération fonctionnelle va varier selon les patients . La marche est en général reprise dès la sortie d’hospitalisation à l’aide de la chaussure de décharge de l’avant pied. Néanmoins plusieurs mois vont être nécessaires pour retrouver une marche parfaitement indolore.

Si votre chirurgien a mis en place des broches, elles seront retirées à lors de la consultation post opératoires à 3 semaines de la chirurgie. Cela ne nécessite pas de nouveau passage au bloc opératoire. L’ablation est faite en consultation et n’est en général pas douloureuse.

Un chaussage large et confortable est repris à environ 3 semaines/ 1 mois de l’intervention. L’avant pied va rester augmenté de volume et sensible pendant plusieurs mois. Dans la grande majorité des cas, les articulations interphalangiennes des orteils opérés perdent de la mobilité. En effet il faut parfois sacrifier un peu de mobilité pour que la correction de la déformation soit pérenne dans le temps.

 

Questions fréquentes ...

Faut-il m’opérer ?

Cela dépend de différents facteurs :

  • du niveau de  douleur
  • de la gène au chaussage
  • de l’âge
  • Les comorbidités associées : TABAC, DIABETE, mauvaise circulation …
  • Les objectifs fonctionnels et sportifs

Tous ces critères vont permettre à votre chirurgien d’envisager la meilleure solution pour vous.

Quel type d’anesthésie vais-je avoir ?

Tout est envisageable, il n’y a, à ce jour, aucun consensus dans la prise en charge anesthésique pour ce type de chirurgie. Tous les types d’anesthésie sont possibles :

  • L’anesthésie générale
  • La rachianesthésie (seulement les jambes)
  • L’anesthésie locorégionale (seulement le pied et la cheville)

L’anesthésie la plus adaptée à votre cas vous sera proposée par l’anesthésiste au cours de la consultation préopératoire.

Est-ce que ça fait mal ?

Bien souvent cette chirurgie sera ambulatoire car peu douloureuse mais la douleur est une notion très subjective (propre à chacun) raison pour laquelle il est très difficile de répondre à cette question. Toute chirurgie est douloureuse (il s’agit d’une agression pour l’organisme) mais il existe de nombreuses méthodes afin de prévenir cette douleur :

  • Prendre à titre systématique le traitement antalgique prescrit notamment les 5 premiers jours. Il ne faut pas attendre d’avoir mal car il est plus facile d’empêcher la douleur d’arriver que de la stopper une fois survenue.
  • Prendre le traitement anti-inflammatoire associé pendant les 5 premiers jours.
  • Respecter les consignes permettant d’éviter l’apparition de l’œdème (effort inadapté, position pied pendant, glaçage +++, surélévation systématique du pied …)

Est-ce que je dois envisager une convalescence ?

NON, l’appui total permet un retour au domicile généralement le jour même. Le premier mois des aides pour les déplacements habituels (courses et autres) sont parfois à prévoir.